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8 mai 2006 1 08 /05 /mai /2006 13:41

Hier j’ai croisé Philippot, cela faisait des lustres que je ne l’avais plus vu. Il était vert. Il faut dire qu’il en avait bavé.

 

Voilà des années qu’il avait été victime d’un sort batracien. Oui, c’est un terme de notre jargon technique de princes charmant, en gros ça signifie la transformation en crapaud, en général imputable à une sorcière contrariée ou une reine méchante (bref une personne pas très contente et qui tient à se venger d’une manière typiquement féminine).

  

 Non, mais tu préfères pas qu'on joue à la balle, plutôt ? Regarde comme elle est jolie ! Ooooooh !!

 

Or Philippot, depuis qu’il était crapaud, c’était le roi de la mare. Tranquille toute la journée, à rien faire et à lézarder au soleil sur son nénuphar, les fesses dans l’eau quand il faisait chaud, avec juste à ouvrir la bouche pour gober son repas quand il passait en volant, et à nager un peu pour attraper une grenouille quand elle passait en agitant ses cuisses dodues et appétissantes... Il n’en demandait pas plus à la vie, Philippot. Il était bien content de son sort !

 

Mais voilà, il y a quelques jours, une naïve désespérée le trouve et l’embrasse. Comme ça, sans se cacher, en plein jour ! Elle le ramasse dans l’eau glauque, essuie un peu les algues verdâtres et la mousse malodorante qui le recouvraient, l’amène à la hauteur de son visage dans sa petite mimine blanche, le regarde fixement dans ses yeux jaunes... et l’embrasse à pleine bouche ! Evidemment, le pauvre Philippot reprend immédiatement forme humaine, et comme il se trouve soudainement beaucoup plus lourd, le bras de la fille casse tout net et ils s’affaissent tous les deux dans la vase.

 

Coa ? Kestata ?

 

Et en plus, il bavait. Merde, c'était pas faute d'être repoussant.

 

 

Et alors qu’il se redresse, un peu gêné de devoir cacher sa nudité, d’emblée il constate fort contrarié que la fille, en plus de brailler (...déjà !) parce qu’elle a mal au bras, pousse le vice jusqu'à n’être que très moyennement avenante.

 

Or en même temps, ça n’a rien d’étonnant : vous imaginez bien que si elle en était réduite à embrasser des crapauds, c’est que ça ne devait pas aller fort dans sa petite tête, ni dans son corps ni dans sa vie en général. Et le pauvre prince se trouve confronté à la cruauté de la réelle épreuve du sort batracien : ce n’est pas la vie sous forme de crapaud qui est désagréable, c’est la délivrance. Par une fille en général désespérée au point d’avoir perdu toute dignité, toute pudeur, et même tout sens élémentaire de l’hygiène, pour en venir à embrasser le premier crapaud venu, en vertu de légendes abracadabrantesques. Une fille forcément couverte d’herpès, parce qu’avec le peu de chance qu’elle a dû avoir dans sa vie pour en arriver à un tel abattement, vous pensez bien qu’elle a déjà dû embrasser toute la mare avant de trouver le bon crapaud, voire l’ensemble de la population batracienne des environs. Et tous sexes confondus en plus, les crapauds mâles comme les femelles ! Rejetée de tous, avec une naïveté qui confine à la niaiserie, zoophile bisexuelle, boutonneuse à l’hygiène probablement aussi douteuse que son haleine vaseuse, adepte des bains de boue, le moral dans les chaussettes, avec donc sans doute très mauvais goût (garder ses chaussettes dans l’eau, quelle idée !) et pour finir, d’un physique probablement repoussant... puisqu’il y a fort à parier qu’elle a quand même dû essayer un peu avec les hommes avant de se rabattre sur les crapauds (sinon, il faut s’inquiéter sérieusement de sa santé mentale) : à priori, la princesse qui vous délivre ne fait pas bien envie.

 

Alors, Philippot s’est mis en quête de trouver quelqu’un qui le retransforme en crapaud vite fait. Nous n’avons pas eu le temps de parler beaucoup parce qu’il a dû partir se cacher, il fuyait sa délivreuse (même sans l’avoir vue, je ne parviens que difficilement à lui attribuer le qualificatif de ‘‘fille’’ - le mot résiste un peu, et c'est normal, il a sa dignité quoi !). Il est parti d’un bond, en coassant. C’était un peu triste.

 

Rien d'autre à foutre que de mâcher du chewing-gum peinard. La belle vie quand même.

Oh, ça me gonfle, tiens.

 

Bref. Que cette lamentable histoire soit au moins pour moi l’occasion de rappeler aux pauvres filles désenchantées qui viennent parfois lire ces pages que, quand même, il y a des limites au désespoir, et qu’avant d’aller déranger de pauvres petites bêtes qui ne demandent rien à personne, pensez à l’image que vous allez donner de vous, et essayez de vous mettre à la place du prince : allez-vous lui faire vraiment envie ?

 

Il serait sûrement plus raisonnable de vous pencher plutôt sur vos contemporains, afin d’y chercher peut-être des princes victimes du sort d’avoir été enfermés dans la peau de pauvres types. Je vous propose donc d’essayer d’embrasser au hasard des jeunes hommes seuls dans la rue. Vous verrez, cela donnera forcément plus de résultats. Les princes que vous délivrerez vous trouveront plus avenante qu’une embrasseuse de crapauds, et quant à ceux qui ne sont pas princes, dans l’immense majorité des cas ils ne vous en voudront pas de vous être trompées.

 

Allez. Et si l’on croie en ces crapauds qui coassent en leurs appeaux, que l’on décoince les princes qu’engoncent leurs oripeaux.

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18 octobre 2005 2 18 /10 /octobre /2005 00:00

Vous connaissez sûrement Saint-Michel. Vous avez forcément déjà vu sa statue sur une église, lisant le livre des morts ou terrassant un dragon. C’est une star dans le milieu des Saints. Bon, je vous en ai déjà parlé, nous autres princes on ne l’aime pas trop : il marche sur nos plates-bandes, il nous ôte le pain de la bouche et le dragon de la lance. Et tout ça juste pour la gloire, pour avoir de nouveaux boulevards à son nom, vu qu’il n’a pas de marmite à faire bouillir (il est nourri, logé et blanchi par son patron) ni non plus de marmaille à nourrir (il est toujours célibataire – d’ailleurs, à son âge, c’est limite louche !). Il palpe juste des royalties tranquille, à chaque nouvelle édition de la Bible. Bref, pour qui veut se la couler douce, les Saints, c’est le top.

   

Alors déjà, elles sont où les sept têtes et les dix cornes ? 

Ben voyons...

 

Et bien, je crois que sa Sainteté et sa grande Michélitude vont être en invalidité pendant quelques jours. Vous me direz, quelques jours face à l’éternité, c’est pas grand-chose, mais quand même je suis plutôt satisfait de mon coup. Laissez-moi vous raconter la scène.

 

Alors que nous galopons mon baudet strié et moi, en route pour donner à un dragon son extrême occion, j’aperçois môssieur Michel qui volette paisible dans la même direction. Excédé, je l’apostrophe : n’a-t-il pas mieux à faire, je ne sais pas moi... baptiser une nouvelle rue, poser pour une nouvelle statue, aller palper ses écus, bref aller faire quelque truc en ‘‘-ue’’ comme tous les Saints de mon... heu, je ne sais plus, je crois que j’ai un trou, là. Enfin bref, je lui fais part de mon agacement en les termes bien sentis qu’il m’inspire, lui prouvant que ses exploits ne riment à rien.

  

Et voilà-t-y pas que cette espèce de fils de Dieu commence à essayer de me faire la morale ! Et que je te sermonne qu’il ne faut pas s’énerver comme ça parce que la colère c’est pêché, qu’il ne faut pas être jaloux parce que l’envie c’est pêché, qu’au lieu de me plaindre je n’ai qu’à galoper plus vite et faire un peu moins le traîne-savates parce que la paresse c’est pêché... j’hallucine ! Ce gros capitaliste maraîcher veut me donner des leçons de vertu !

  

Trop, c’est trop. Je lui demande pour qui il se prend, à la fin, pour oser me donner des conseils... d’abord a-t-il déjà combattu un dragon ailleurs qu’en statue ? Il me répond que oui, bien sûr, même que c’était carrément Satan, l’antique serpent, qu’il l’a combattu en plein ciel au moment de l’apocalypse de Jean, qu’il était rouge feu, qu’il avait sept têtes et dix cornes et que sa queue balayait le tiers des étoiles du ciel et les précipitait sur la Terre, et que c’est dans toutes les bibles si je veux vérifier.

  

Bon, déjà moi j’ai des doutes sur la qualité du dragon : une bête dont le nombre de cornes n’est même pas multiple du nombre de têtes, ça ferait rire n’importe quel professionnel. Mais peu importe : je lui demande quand est-ce qu’a eu lieu cette fameuse apocalypse. Il me répond qu’on voit bien que je suis un impie, et que tout bon chrétien sait que l’apocalypse n’a encore jamais eu lieu, puisque c’est une prophétie, une révélation faite à Saint-Jean et qui n’aura lieu qu’à la fin des temps. Je m’esclaffe, triomphant. Il pense alors me piéger en me demandant à son tour quand ont eu lieu mes contes à moi.

  

Je lui rétorque alors que nos contes de prince n’ont peut-être jamais eu lieu, mais que nous on ne nous a pas dressé de statues... ou alors, chez Mickey, mais pas sur un Mont qui porte notre nom ! Et que son exploit, là, c’est un peu comme une promesse électorale, c’est à prendre au conditionnel plus qu’au futur antérieur... et que donc, il se laisse glorifier par anticipation pour un exploit qu’il n’a pas encore réalisé : tout ça flirte avec le pêché par orgueil.

  

Vas-y ! Coupe-z-y sa tête à ce mécréant !

La voilà, la réalité historique (document d'époque) :

le sale boulot, c'est le prince qui le fait. Le Saint, lui,

il fait surtout bien attention à ne pas se salir les ailes.

 

 

Là, il s’énerve, devient tout rouge, et plonge en piqué sur moi pour me précipiter au sol. Comme je lui fais remarquer qu’il cède à la colère, il enlève son auréole et la jette au loin, en m’expliquant qu’on va régler ça entre hommes... ou plutôt, entre Saint homme et princesse d’opérette. Je lui réponds que s’il continue à me provoquer de la sorte, il ne va pas tarder à me tendre la joue droite tellement il aura mal à la gauche. Enfin bon, la tension monte un peu.

  

Finalement, il arrive ce qu’il devait arriver : on se bat comme des chiffonniers dans la poussière, il perd quelques plumes et se froisse une aile, moi je prends quelques bleus et me casse une cote, au final personne n’en ressort plus Saint ni plus princier mais au moins maintenant on sait à quoi s’en tenir l’un et l’autre.

 

Il est en ITT. Pas pour les coups qu’il a reçus, mais pour ceux qu’il a donnés : son patron l’a mis à l’amende. Moi aussi je suis en incapacité pendant quelques jours. Mais c’est plus anecdotique puisque je n’ai pas de travail, et de toutes façons je ne regrette rien, la défense des idées ça fait aussi partie des attributions du bon prince.

 

Alors que l’on croie en ces crapauds qui croassent en leurs appeaux, ou je continue de cogner.

  

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2 octobre 2005 7 02 /10 /octobre /2005 00:00

Le prince, c’est bien connu, arrive sur son beau cheval blanc. Enfin, en tout cas, c’est ce à quoi la princesse s’attend : c’est pathétique mais enfin c’est ainsi, elle s’est nourrie des préjugés qu’on lui a servis depuis sa plus tendre enfance, et la monture fait donc partie du package complet. Si vous arrivez mal monté, vous donnez déjà l’impression que vous n’êtes pas équipé pour faire les nombreux enfants attendus.

  

C'est à cette heure-ci que tu arrives ?!

Des méfaits de la publicité : voilà une publicité d'époque où tout est beau, tout est rond, même les moutons, et que l'on a pris pour argent comptant. Voilà comment naissent les légendes. Si ça se trouve, dans mille ans, en lisant nos magazines d'aujourd'hui, on s'imaginera que tout le monde roulait en 4x4.

 

Seulement, voilà : si on peut encore l’imaginer sans trop de mal pour un prince de campagne, en revanche pour un prince citadin, ce n’est même pas la peine d’y penser. Essayez de vous déplacer à cheval en ville ! Je vous souhaite bien du courage.

 

D’abord, les places de parking avec abreuvoir sont devenues rares. Les carrés d’herbe des squares et des jardins publics vous sont interdits, tout comme les trottoirs d’ailleurs : pour peu que la bête crottine un peu, vous devriez essuyer le regard noir des propriétaires de chiens qui ne comprendraient pas que leur animal à eux doive se tremper les coussinets dans l’eau sale des caniveaux pendant qu’un mastodonte à gros sabots lâche des kilos d’excréments dans l’herbe fraîche. Ce que c’est que la jalousie, tout de même.

 

Quant à la maréchaussée, elle est complètement dépassée : je revois encore l’hébétude de ces deux brigadiers chargés de contrôles de pollution et n’osant comprendre ce qu’ils devaient faire de leur sonde. D’ailleurs, la pollution constitue à elle seule une raison suffisante pour détruire la légende : un cheval qui reste blanc en ville, ça n’existe pas. Et pas question d’avoir recours au lavage haute pression, ces bestioles sont délicates.

 

Il nous faut donc opter pour des moyens de locomotion plus adaptés. Mais attention, pas n’importe lesquels ! Si vous êtes un prince écologiste, oubliez tout de suite vos convictions : pas possible de prêcher pour le transport en commun, un prince charmant qui arrive en bus ou en métro, fussent-il blancs, ça ne fait rêver aucune jeune fille. D’ailleurs, il faut les comprendre : on n’a aucune intimité avec son prince dans ce genre de véhicules.

Mais il vous faut aussi oublier le vélo, parce que la princesse aime son confort malgré tout, vous aurez beau lui installer des sacoches où elle pourra poser les pieds, une fois qu’elle aura sali sa robe sur le cambouis de la chaîne, ou pire, qu’elle aura pris l’eau dans une averse, votre promise va rapidement devenir chafouine (une princesse c’est comme un gremlin, surtout si ça sort du coiffeur).

  

Reste la voiture, forcément. Et alors là, enterrez définitivement vos prétentions écologistes : la mode est au 4x4, dans lequel la princesse se sent mieux protégée. Sauf une fois que vous avez fait vos nombreux enfants, et que vous pouvez franchir l’étape de la familiale à trois rangées de sièges. Là, ce sont les rêves de liberté et de grandeur qu’il faut oublier : finie la Porsche ou la Ferrari blanche qui impressionnait tant les demoiselles – et surtout les copains.

 

Bon, en même temps, la Porsche ou la Ferrari blanche, c’est pas évident non plus ; tant qu’on n’est que prince, on n’a pas encore les budgets du roi, et à chaque visite d’entretien les écuyers vous font bien sentir facture à l’appui que vous n’avez pas forcément choisi la bonne monture pour voyager loin.

 

 

Ne crottinez pas sur les pelouses, s'il vous plaît

Et en plus, je vais encore être à la bourre. Comment veux-tu lutter contre la concurrence et leurs beaux destriers.

 

Alors on se rabat sur une R11. On se console en se disant qu’au moins c’est plus facile de la trouver en blanc, et puis en plus on n’a pas peur de se la faire rayer. Mais quand même, il y a quelque chose de brisé.

 

Ah, au fait, j’ai oublié de vous parler de la princesse potentielle de la semaine. Elle s’appelait Agnès. Nous avions décidé de dîner aux chandelles dans une auberge tranquille, afin d’apprendre à nous connaître car nous venions à peine de nous rencontrer et ne savions rien l’un de l’autre. J’ai vite compris à qui j’avais à faire : le prototype même de la fille d’aujourd’hui, qui assume son célibat et revendique son indépendance, et vous met à ras de terre en trente secondes. La jeune péronnelle avait déjà tout ce dont on peut rêver, sa maison, sa voiture, un boulot qui l’accaparait mais dans lequel elle s’épanouissait, bref on se demandait un peu ce qu’on pourrait venir faire dans une vie déjà aussi établie, à part un peu de décoration.

Mais figurez-vous qu’Agnès avait surtout un cheval. Qu’elle était passionnée d’équitation. Qu’elle le montait régulièrement. Et qu’elle avait sa façon bien à elle de concevoir le rapport avec sa monture : "tu comprends, le cheval il doit tout de suite comprendre qui est le maître. Si tu ne le domines pas d’entrée, c’est lui qui te dominera. Alors, il faut que tu le mâtes dès le premier contact. Ça marche comme ça."

  

Je ne sais pas pourquoi, je me suis tout de suite vu à la place du cheval. J’ai pris mes jambes à mon cou (ou mes pattes à mon encolure, je ne sais plus). La princesse de la semaine a donc elle aussi raté sa potentialité.

  

Enfin. Que malgré tout l’on croie en ces crapauds qui croassent en leurs appeaux.

 

 

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23 septembre 2005 5 23 /09 /septembre /2005 00:00

Vous avez forcément remarqué : il est toujours question de jeunes et belles princesses charmantes, ou bien de vieilles reines méchantes. Mais jamais de vieilles princesses charmantes, ou de vieilles gentilles reines. Pourquoi ce mystère ? Levons le voile sur ces étranges disparités.

  

L'imagerie exagère

L'imagerie donne souvent une image trop idéale et bien trompeuse de la princesse. Rien qu'ici : la licorne, ça n'existe pas. Et les auréoles en général sont plus bas.

 

En ce qui concerne les vieilles reines charmantes, là c’est simple : on n’en parle pas parce que ça n’intéresse pas les journaux. Les gens heureux sont sans histoires, donc les vieilles reines gentilles qui ne défrayent pas les chroniques, ne confessent pas de galipettes extraconjugales, ne se perdent pas dans l’alcoolisme ou ne se font pas faire de liftings sombrent rapidement dans l’oubli (et sans doute aussi dans l’ennui, mais ça c’est leur problème).

 

En ce qui concerne les vieilles princesses pas charmantes, là on peut aisément avancer qu’il s’agit de vieilles filles aigries qui n’ont pas réussi à se caser parce que l’épreuve imposée aux princes pour aller les délivrer était trop difficile. C’est le problème des rois trop gourmands, qui fixent des objectifs trop élevés au départ : leurs filles subissent les effets de l’inflation. Elles prennent une cote d’autant plus forte que l’épreuve pour les atteindre est difficile, jusqu’à ce qu’un jour, à force d’être inaccessibles, elles lassent tous les princes potentiels, et que leurs cours s’effondrent brutalement, plus personne n’ayant envie d’aller miser un copeck sur leur libération.

Elles deviennent alors de sombres rombières, qui croupissent dans des cachots souvent bien sordides... des conditions difficiles, puisque prévues au départ pour être précaires. La plupart disparaissent de pneumonies, de lèpres, ou de maladies encore moins enviables. Les autres, délivrées à la mort de leur père, héritent d’un royaume en faillite qu’elles doivent revendre à de grands groupes pour éponger leurs dettes, et achèvent leur pitoyable existence dans la misère la plus noire, les dents pourries sans mutuelle pour leurs frais dentaires, à manger de la soupe aux choux sans lard et sans choux.

 

 

Bon, mais vous me direz : et les autres, alors ? Pourquoi des princesses charmantes qui épousent des princes, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants et tout ça, finissent par devenir des reines méchantes ?

 

 

Et bien, mais parce qu’il faut savoir lire entre les lignes, et bien déchiffrer la fin des contes.

 

  

J’ai un collègue, Sigismond, qui connaît bien le problème. Ah oui, au fait ! Sigismond c’est le mari de Cendrillon. On oublie toujours de donner son nom dans le conte, d’ailleurs ça lui pose plein de problèmes : il ne touche pas de droits sur son histoire, ni sur son adaptation par Disney, et il ne peut même pas le faire valoir sur son CV. Il loupe pas mal de postes à cause de ça.

 

Et bien, à chaque fois qu’il nous arrive d’aller boire un coup chez Sigismond après le boulot, je réalise un peu mieux combien une princesse, ça vieillit mal.

 

 

D’abord, concernant Cendrillon, l’histoire disait bien qu’il devait l’épouser, et qu’elle était aussi bonne que belle, mais rien n’était précisé sur le fait qu’ils vivraient heureux. Et puis, ce que l’histoire ne dit pas, c’est qu’en dehors de rester bonne et belle, une princesse ça garde aussi tous ses tics de jeunesse. Pire encore, le temps les amplifie : la Cendrillon est une vraie maniaque de la poussière. Forcément, elle a passé sa jeunesse à briquer et à nettoyer les cochonneries de ses sœurs, et ne sait rien faire d’autre, alors comme elle s’ennuie toute la journée puisqu’une reine ne travaille pas plus qu’une princesse, elle passe son temps à faire briller le logis entre deux feuilletons télé. Du coup, il faut mettre des patins pour entrer dans leur salon. Et pour peu que le pauvre Sigismond revienne un peu crotté d’une chasse au dragon, ou tout simplement d’une journée à cheval, elle le fait se dépoiler sur le paillasson. Et elle l’oblige à prendre un bain hebdomadaire alors que les conventions collectives ne nous imposent qu’un bain mensuel. Il est la risée de ses voisins et de ses amis. Non, ce pauvre type n’est pas heureux.

 

 

En plus, elle n’est guère restée désirable, car si elle devait rester belle, il n’était pas précisé qu’elle se traînerait en pantoufles (fussent-elles de vair) dans leur appartement toute la journée.

 

 

Ah, parce que oui, au fait, ils sont en appartement : c’est surtout pour ça qu’on apprend aux princes à bien lire les lignes écrites en tout petit à la fin du contrat. S’il n’est pas mentionné de logement de fonction après le « ils vivront heureux » (dans le château, le palais...) bien souvent ça signifie que le logement n’est pas inclus.

 

 

Mais ! Ce n'est pas ce que disait le contrat ?!

"Ils vécurent heureux"... bah oui, mais où ?!?

 

En l’occurrence, l’histoire (que vous pouvez retrouver ici) spécifiait bien que Cendrillon avait fait loger ses sœurs au palais, mais apparemment cette cruche avait oublié de se faire mentionner un logement pour elle. Si bien que depuis de très longues années à présent, ils rament dur : avec la précarité de notre profession aujourd’hui, allez trouver un appartement pas trop cher et assez grand pour loger vos nombreux enfants... comme on est princes et pas ministres de l’économie, ça devient difficile.

 

Au moins, on est près des sanitaires, mon chéri

Attention à bien lire le logement de fonction prévu à la fin du conte pour ne pas risquer de sombrer dans la précarité

 

Aussi, votre femme a beau être belle et bonne, ben si elle est niaise, insupportable de maniaquerie et qu’à cause de sa stupidité vous êtes condamné à vivre pas forcément heureux dans un taudis avec toute une marmaille qui piaille autour de vous à longueur de journée pendant les longues périodes de chômage, forcément la rancœur s’accumule un peu. De part et d’autre, on se fait des petites remarques cyniques, on se tend de petits pièges mesquins, la belle union de votre couple finit par aller à vau-l’eau, et fatalement, si on a une petite faiblesse de caractère, due par exemple à une enfance difficile (ce qui est fréquent dans nos histoires), crac, on devient méchant.

 

  

Voilà pourquoi, il ne faut s’engager avec une jeune et belle princesse que si on est assuré qu’elle restera charmante, ce qui n’est pas chose simple à moins de s’entourer d’une armée de juristes à chaque rencontre ou à chaque délivrance de fille de roi. Ou d’écrire soi-même l’histoire, ce qui tient de l’utopie.

 

  

Mais, Allez. Gardons espoir.

 

Et que l'on croie en ces crapauds qui croassent en leurs appeaux.

 

 

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17 septembre 2005 6 17 /09 /septembre /2005 00:00
 Terrassement de dragon

Ben non. J’ai pas réussi. L’affaire était pourtant simple : nous autres, princes charmants, avons l’habitude de chasser les dragons.

 

C'est d'ailleurs conté dans toute bonne légende qui se respecte. On trouve des icônes, des statues qui en attestent.

 

Evidemment, c'est assez physique, mais enfin c'est un coup à prendre, et puis tout de même, on est des princes, on n'est pas là pour chasser les araignées (ou à la rigueur, les grosses velues qui font peur aux filles).

 

 

 

Ça se perd un peu, car aujourd’hui les maisons sont globalement mieux entretenues qu’à notre grande époque. Bien sûr dans les taudis sordides de la populace il arrive parfois que l’on doive dératiser ou traiter contre les cafards... ou bien, qu’un ramoneur déloge quelque chauve souris. Mais enfin, globalement, on n’est quand même plus guère dérangé chez soi par les bestioles.

 

 

 

Pourtant de temps en temps, dans un grand château mal chauffé et difficile à entretenir, on peut encore avoir à dédragonner. Et dans ce cas, le personnel le plus qualifié, on le trouve non pas chez les pompiers, mais chez les spécialistes : les princes, évidemment. Un pompier, ça fait son malin quand il s’agit d’aller déloger un essaim d’abeilles ou de faire le beau au bal du 14 juillet devant les délurées, mais en face d’un dragon, bref dans une vraie épreuve d’homme, là ça perd un peu ses moyens ! Il faut le voir s’agiter, le bellâtre, avec sa lance à incendie en appelant des renforts face au naseau qui crache des flammes : c’est pathétique.

 

 

 

Bref. Je m’égare. A l’ANPD (l’Agence Nationale des Princes Désoeuvrés... dîtes donc, suivez un peu je ne vais pas vous le ré expliquer à chaque fois) hier matin comme tous les matins, je cherchais une annonce de princesse à délivrer. Bon, c’était pas gagné, il n’y en a pas tous les jours, on est nombreux à les guetter, et en plus je m’étais levé trop tard, je le savais bien : si par hasard il y avait eu une annonce au petit jour, à l’heure à laquelle je suis arrivé devant le panneau d’affichage la princesse était probablement délivrée depuis longtemps, en route pour vivre heureuse, et même sans doute déjà enceinte du premier de ses nombreux enfants.

 

 

 

A potron-minet passé d’à peine une demi journée, donc, l’agence était quasi déserte, et sur le panneau il n’y avait plus qu’une annonce : « Dragon à chasser, forte récompense », avec juste une adresse. Je me suis dépêché de décrocher l’annonce avant que Saint-Michel ou Siegfried n’arrivent. Pour Siegfried, en principe c’est facile, il débarque toujours très tard : il faut qu’il recolle son épée, et comme il fait toujours ça à l’arrache, ça ne tient jamais. Mais pour l’autre, je me méfie, ces sacrés Saints ils ont une vie plutôt saine, ils ne se couchent jamais très tard et ils n’abusent jamais de rien, aussi il n’est pas rare qu’ils nous grillent. Et en plus comme ils sont toujours en quête d’un bon coup à faire pour faire le bien, ils refusent les récompenses... du coup, sur le marché ça casse les prix, et nous qui en vivons, nous avons beaucoup de mal à nous en sortir. Pour eux, évidemment c’est facile de se la jouer altruiste : ils n’ont pas de problème pour faire bouillir la marmite vu qu’ils touchent des droits d’auteur sur tout un tas de textes sacrés dans lesquels ils apparaissent, ou de bondieuseries qui les représentent. Sans parler de la gloire. Et de la satisfaction d’avoir qui des villes, qui des rues, qui des églises qui portent leurs noms... ah, il faudra quand même que je songe à passer le concours pour devenir Saint. C’est la sécurité de l’emploi, et plein de facilités notamment auprès des banques. Mais bon. Je m’égare encore.

 

 

 

J’arrive donc sur les lieux pour occire ledit dragon caché dans un coin d’un chemin de ronde, lorsque je remarque un attroupement sous le rempart, et moult caméras qui s’avançaient vers moi. Me réjouissant qu’on s’intéresse enfin un peu à notre travail, je réajuste le col de mon armure, et tire un peu sur la cotte de maille (il faut se méfier, ça fait facilement ressortir la bedaine), m’apprêtant à entrer en action, lorsqu’un bataillon d’écologistes me tombe dessus, pancartes en main, en beuglant « mort à l’assassin ».

 

 

 

Je m’arrête, interloqué. L’un d’eux m’explique que je n’ai pas le droit de tuer les dragons, sinon bientôt ça fera comme les dodos, il n’y en aura plus. Je rétorque que je n’ai jamais tué de dodos, d’autant plus que je considère que le sommeil est sacré, mais une vieille rombière me coupe la parole, m’exhortant à m’expliquer sur la disparition des licornes. Patient, je tente de lui faire comprendre que les licornes n’ont jamais existé (ce que les gens sont naïfs, tout de même...) alors que les dragons sont un fléau avéré. Et c’est à ce moment-là qu’un second groupe vient prendre à parti le premier. J’y reconnais José Bové, criant dans un porte-voix qu’un animal capable de cracher du feu est forcément un organisme génétiquement modifié et qu’il faut absolument le détruire, avant que son aptitude ne se propage à d’autres espèces et que l’on risque de voir apparaître des poules pyromanes ou des moutons incendiaires. Un de ses acolytes, muni d’un lance-flammes, s’élance d’ailleurs sur le rempart pour tenter d’éradiquer définitivement le monstre, mais un écologiste réussit à l’en dissuader, arguant qu’à le voir ainsi bondissant et crachant des flammes, le dragon risquerait de le confondre avec un congénère, ce qui peut s’avérer dangereux en ces périodes de chaleur de la fin d’été. L’autre redescend en faisant bien attention à garder le dos contre la paroi.

 

 

 

Des chasseurs débarquent alors, fusils en bandoulière. Mon problème les interpelle car ils veulent défendre le droit de chasse. Ils sont décidés à expliquer leur point de vue à qui veut l’entendre, mais comme personne n’y est disposé, l’explication tourne rapidement à la foire d’empoigne.

 

 

 

Les caméras de télévision se mettent en route pour ne rien perdre des échanges. C’est alors que débarque d’un hélicoptère un petit teigneux très excité, flanqué de quatre gardes du corps, qui vient sautiller devant les caméras en nous expliquant qu’il va mettre tout le monde d’accord, puisque si la bestiole ne présente pas de papiers en règle, il va l’expulser, dragon ou pas. Une compagnie de CRS se présente aussitôt et s’apprête à donner l’assaut.

 

 

 

On m’écarte. Je m’insurge mais on m’explique que l’affaire a pris un tour trop politique désormais pour que je puisse y jouer un rôle signifiant, et d’ailleurs vos papiers s’il vous plaît. Je n’insiste pas et je rentre chez moi, penaud. Et voilà comment s'achève l'histoire, je ne sais même pas ce qu'il est advenu du dragon, les médias ont oublié d'en parler.

 

 

 

Tiens, ce matin, j’ai reçu un coup de fil de Siegfried. Il en avait assez du chômage technique et s’est reconverti. Maintenant, il est pompier. On n'a pas eu le temps de parler beaucoup, il a dû raccrocher parce qu’on l’appelait pour un essaim d’abeilles. Il se sentait enfin utile. Il avait presque l'air heureux. J’avoue qu’un instant, je l’ai envié.

 

 

Mais allez. Gardons espoir.

 

Et que l'on croie en ces crapauds qui croassent en leurs appeaux.

 

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15 septembre 2005 4 15 /09 /septembre /2005 00:00

La princesse potentielle de la semaine s’appelle Karine. Elle est charmante, évidemment. Belle. Intelligente, ou présumée telle puisque brune. Drôle, aussi. Juste un peu molle, bon... mais jusque là, rien de grave.

 

Hélas, sous cette enveloppe qu’on affranchirait volontiers (et même au tarif prioritaire), se cache un monceau d’angoisses, que la belle soigne aux Xanax, Vallium et autres pilules anxiolytiques, somnifériques et anti-dépresseurismatiques. A la moindre contrariété, hop, une petite pilule... d’où sans doute sa relative mollesse... mais surtout, son incapacité à veiller au-delà de l’heure où se couchent les poules. Pour peu qu’on fasse un banquet un peu arrosé, l’effet est radical, en cinq minutes la belle s’écroule au milieu des miettes des hors d’œuvres et des bouteilles à peine entamées. Tu parles de soirées festives.

Ca m’a rappelé l’histoire de Cunégonde (c'est-à-dire, la belle au bois dormant, je le précise parce que souvent la légende oublie de la nommer).

Sacré aventure, ça, tiens. Boulot facile : j’avais eu l’annonce par l’ANPD (l’Agence Nationale des Princes Désoeuvrés). La belle dormait, il suffisait d’aller dans son château au milieu des bois qui s’ouvriraient pour moi, et de l’embrasser pour qu’elle se réveille.

 Cunégonde

Rêve...

 

L’annonce précisait que la princesse avait 16 ans, qu’elle était vierge, qu’elle n’avait pas de vices ou de sorts cachés qui soient connus. Au contraire, elle avait fait l’objet de bons sorts jetés par des fées certifiées autour de son berceau. Il y avait un beau château à la clé, toute sa suite qui dormait avec elle, et le contrat prévoyait même qu'elle se réveillerait avec sa petite chienne Pouffe qui lui tiendrait compagnie pendant les absences de son prince. Bon plan.

 

J’ai donc réveillé la princesse d’un beau baiser. Première déception : elle avait sale haleine. Remarque, je m’en suis douté dès que je suis entré dans la pièce : cent ans que ça n’avait pas été aéré, ça sentait un peu le dragon. Elle m’a dit une parole historique (c’est d’usage dans les grands moments, un peu comme a fait Armstrong en posant le pied sur la Lune) : « vous vous êtes bien fait attendre ». C’était fort drôle et ça a crevé la glace. On a bien ri, et puis quand même, je lui ai dit d’aller se brosser les dents.

Mais ensuite, j’ai rapidement déchanté.

Une princesse qui a dormi cent ans, forcément ce n’est plus très à niveau. Elle s’exprimait avec des mots qui n’existaient déjà même plus dans les dictionnaires de mon enfance. Elle avait un humour de son époque, que personne ne comprenait plus : mes amis étaient très gênés à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche (et pourtant, je lui avais donné une de ces petites brosses à dent portables qu’on peut emporter partout, même en soirée).

Et puis, on la déplaçait en fauteuil roulant. Les toubibs et les sorciers prévoyaient quinze à vingt ans de rééducation. Forcément, cent ans sans marcher, le corps s’en souvient. Autre petite contrariété physique : sa maladie de Parkinson. Pratique pour le brossage des dents, il suffisait de lui coincer la brosse entre les doigts et de placer la main devant la bouche, et hop ça se faisait tout seul... mais au quotidien, pas facile à vivre pour une fille de seize ans. Enfin, cent seize ans, pardon.

Ensuite, il a fallu tout lui expliquer : le téléphone portable, le micro-ondes, le passage à l’euro, la fonction décorative de la reine d’Angleterre... le pire c’est qu’avec son Alzheimer, cinq minutes après elle avait tout oublié.

 

Non, vraiment, ça n’avait rien d’idyllique. On l’a placée en maison de retraite. Elle est sous Xanax.

 

 

Pour ceux que ça intéresse, l’histoire complète est relatée là - un peu romancée, bien sûr, mais c’est le défaut de Perrault, le chroniqueur mondain de l’époque : il en rajoutait toujours un peu, je le lui ai dit mille fois. Aujourd’hui il écrit dans Voici, je crois.

Enfin, en tout cas, la princesse potentielle de la semaine a donc raté sa potentialité. Dès que je me suis aperçu qu’elle me rappelait Cunégonde, j’ai pris mes jambes à mon cou. Je l'ai laissée la tête dans sa salade de chèvre chaud refroidi, et son apéritif qu'elle n'avait même pas fini de boire.

 Karine fait la fête

...et réalité

 

 

 

Le pire c’est qu’elle ne s’est même pas aperçue que je la quittais : elle dormait. J’ai la triste impression qu’elle ne conservera de notre histoire qu’un vague souvenir embrumé dans sa perpétuelle somnolence. Et si ça se trouve, elle va même s’imaginer que ce n’était qu’un rêve.

Enfin. Si au moins ça m’a permis d’être le rêve d’une jeune fille, on progresse.

 

Allez. Gardons espoir.

Et que l'on croie en ces crapauds qui croassent en leurs appeaux.

 

 

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8 septembre 2005 4 08 /09 /septembre /2005 00:00

Parce qu'il faut bien qu'un prince charmant témoigne enfin de l'enfer que nous vivons au quotidien, dans ce monde désenchanté où plus une princesse ne croit en nous !

Il faut que la vérité éclate ! Il faut que le monde sache combien notre quête idéaliste est devenue irréaliste, depuis que ce monde encense des idoles insensées. Songez qu'on raconte que Lizarazu a de petites fesses très sexy : comment voulez-vous lutter contre ça !

 

Il faut que le monde prenne conscience que ses rêves sombrent dans la vase des mares, et que nous autres, princes déchus, coulons en dépréchions.

 

Je tâcherai donc de vous rendre compte ici du calvaire vécu par ceux qui quêtent. J'espère que d'autres viendront témoigner : ensemble, nous serons plus forts (ou en tout cas, nous serons plus nombreux). Peut-être pourrons-nous nous soutenir dans un syndicat de princes vaseux. Et j'espère aussi (parce que moi, je rêve encore !) que des princesses égarées croiseront même ce blog pour que l'on sache enfin ce qui peut bien les faire rêver, en dehors de nous dont c'est quand même la mission, quoi, merde !

 

Voilà le programme. Ce ne sera sans doute pas quotidien, parce que je vais avoir fort à faire avec l'ANPE auprès de qui j'ai décidé de demander une formation de requalification : puisqu'être prince ça ne fait plus rêver personne, je voudrais me reconvertir dans un vrai métier d'aujourd'hui qui fasse encore rêver. Je ne sais pas, ça doit bien exister... scénariste, peut-être ? On verra bien. Et si ça marche, je continuerai l'activité de prince en dilettante, pour mes loisirs. Dans le privé.

Voyez à quoi nous en sommes réduits. Où va le monde !

 

Allez. Courage.

Et que l'on croie en ces crapauds qui croassent en leurs appeaux.

 
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